dimanche 7 avril 2013

Benoît et le grand tour (48)




– C’est qu’il est encore faible, mon jeune ami, voyons où il en est.
 Benoît souleva délicatement le bassin du marquis et reste dans cette position le temps que le bandage soit défait.
– Au premier regard… les chairs semblent se souder.
 Il passa une éponge imbibée d’eau autour de la plaie, la sécha, désinfecta avec de l’alcool, heureusement Hubert dormait toujours, appliqua une pommade et remit la bande. Il avait préparé une potion à base de plantes qu’il donna à Benoît et lui demanda de l’administrer à son ami.
– Peut il prendre un potage ou quelques choses à manger ?
– C’est plus que nécessaire si votre jeune ami veut ce remettre sur pied, essentiellement du liquide ou des purées de panais ou carottes, les légumes écrasé bien sur, un bon potage aussi lui fera du bien, mais il est encore trop tôt pour le voir manger du solide… tenez, il me vient à l’esprit, passez donc en boucherie et faites vous donner du sang que vous mélangerez à ses purées ou dans le bouillon.
 Durant ce temps de consignes, Hubert avait retrouvé le regard et écoutait le dialogue entre le médecin et Benoît, il fit une moue en entendant parler du sang dans ses aliments. Le docteur donna aussi un bassin de lit en étain et un urinoir, Hubert ne pouvait pas encore poser un pied sur le plancher. Il resta éveillé après le départ du docteur et celui-ci dit repasser au matin. Benoît se retrouvait rassuré. Il fit monter un bol de soupe épaisse pour l’alimenter, c’est Meunier qui le porta, il était plus vigoureux que l’image laissée le matin même.
 Pour Benoît, à l’instant précis où il s’occupait du marquis, quelque chose de nouveau c’était produit, il comprenait que son jeune ami comptait bien plus que son imagination ne l’avait laissé entendre. Il s’en voulait de l’avoir abandonné, il regrettait le duel, c’est sur ses sentiments n’étaient pas clairs, il refusait la main tendue, pourtant il se doutait qu’une attirance existait, il la voyait amical, pas autrement. Un peu comme un frère avec leurs disputes, les complicités… Il découvrait au demeurant cette fratrie, les sentiments en plus.
 Après quelques jours, Hubert commença à marcher avec  le soutien, au début, puis seul dans la chambre, sur le palier, cela lui faisait du bien, il commençait aussi à prendre un peu de solide dans sa nourriture. Benoît avait suivit les conseils du doc., et c’est en  cuisine que la mixture se fit. Le fils du Comte de Burestein et sa mère lui rendirent visites plusieurs fois. 
 


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