mercredi 24 avril 2013

Benoît et le grand tour (65)

 
Tout ce qui était couvre chef avait été accroché aux ceintures, le capitaine qui avait retenue pour des raisons futiles nos amis avec eux sorti de la cabine, et se dirigeant vers le ponton au passages de Benoît, les hommes le saluèrent et applaudirent, lançant des hourras, bravos etc… Le jeune homme dont le sangs avait envahi son visage c’était empourpré, il avait du mal à trouver ses mots pour les remercier à son tour, c’est que l’équipage lui rendait cet hommage pour avoir porté secours à leur collègue pris dans les filets des haubans. Benoît aurait aimé être tout petit, pas visible, mais voilà il n’en est rien, et les marins savent reconnaître le courage. En bas de la passerelle c’est le capitaine du Santa Familia qui les accueillit. Sur ce transport d’un tonnage plus important ils bénéficieront d’une cabine, il y a peu de passagers pour cette traversée. Ayant apprit ce qui  c’était passé sur le Ligura, il décida de son propre chef d’offrir la gratuité de ce voyage à Benoît et que ses amis profiteront d’un tarif réduit. Benoît l’en remercia et ne voulant pas se sentir privilégié, fit cadeau aux deux capitaines deux bijoux qu’il avait confectionné en Prusse, « ils agrémenteront la tenue de vos dames, dit-il ». le reste de fourrage, de paille, d’eau et d’avoine fût transféré d’un navire à l’autre, Malvoisin alla chez un grainetier fourrager chercher et faire livrer le complément pour la traversée. Ce transporteur est mieux équipé pour ce genre de passager, il doit avoir l’habitude de charger des animaux, aussi un emplacement ressemblait plus à une étable qu’une cale de navire, même le plancher avait été aménagé pour cela, du zinc sur les lattes de bois, une rigole vers l’arrière du navire permettait de faire partir les déjections dans la mer. Le transfert ce fit rapidement, nos amis eurent juste le temps de se désaltérer dans un estaminet du port et embarquèrent pour une nouvelle aventure. Les gabiers larguèrent les voiles, des mousses libéraient les amarres et sautèrent dans le navire, leur jeune âge permet cette souplesse et inconscience, parfois ils y en a qui ratent le coup et prennent un bon bain, une échelle de corde leur est lancée pour remonter à bord. La navigation se fera par le canal de Corse, bras de mer entre le cap Corse et la Toscane, ils croiseront l’île d’Elbe entre autre. Il faudra entre 5 à six jours, disons une petite semaine pour rejoindre Palerme en Sicile. Ils ont de la chance, car pas de fret pour Rome et Naples, ce qui aurait rallongé la durée du voyage. Quand je dis Rome, je pense Ostie, mais le port qui la dessert c'est Civitavechia.
Cette île est indépendante depuis 1735, dit le capitaine en montrant les contreforts de la Corse, et voyez-vous… il y a moins de dix années, 1755 pour être précis, qu’elle se dota d’une constitution démocratique, c’est une nouveauté dans l’Europe que nous connaissons. Des rumeurs laissent entendre que vôtre pays voudrait mettre la main sur cette île. Je ne crois pas que cela soit une bonne idée, je connais bien ce peuple, cela ne se fera pas tout seul.



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