jeudi 25 avril 2013

Benoît et le grand tour (66)

 



 Nos jeunes qui étaient au faite de l’histoire de la Corse, de part quelques lignes dans les gazettes, ils en ignoraient beaucoup et ces quelques mots leur en apprirent plus que n’importe quel discours. La mer Tyrrhénienne ne fût pas aussi calme que la première traversée, ils furent bien vite balloté et Malvoisin restât près des chevaux pour éviter tout incident. Quel drôle d’idée quand même, il aurait pu, après Marseille, remonter dans le Nivernais, mais non, il fallait continuer ce grand tour. Pour éviter de prendre les lames sur les flancs, le capitaine donna l’ordre d’ariser les voiles, de virer de bord ce diriger vers la côte italienne. L’alerte était passée, même si le navire avait enfourné parfois, l’opération de fuite permit d’éviter le pire, heureusement ce n’était pas une tempête comme cette mer sait les offrir.  Se mettre à l’abri dans une anse au cas où cela devenait plus scabreux était l’objectif du capitaine. Sans être une mer d’huile, l’onde redevint moins houleuse, le cap vers Palerme est reprit. La nuit est belle, les nuages jouent avec la lune, parfois on voit les étoiles, au loin quelque chose de rougeoyant attire l’attention de nos voyageurs, le capitaine leur avait demandé de rester sur le pont, Malvoisin qui avait quitté ses chevaux était à leur coté, quel spectacle.
– Le phare de la Méditerranée, dit le capitaine.
– Donc le Stromboli, reprit Meunier.
– Exactement, il est en perpétuelle activité, toutes les trois heures environ, il crache ses laves incandescentes.
 Une fois de plus Benoît avait saisit son calepin et le dessinait, notant là aussi les couleurs qu’il aurait plus tard à déposer sur son œuvre. Le capitaine avait fait passé au plus prêt le navire, cela rendait encore plus attirante la beauté que leur donnait ce volcan. De quoi alimenter les frayeurs dans des histoires racontées aux enfants et petits enfants. Palerme est à portée de vue, l’approche se fait en douceur, un accostage sans heurts, carrosse, chevaux, malles, hommes sont débarqué, les voyageurs remercient le capitaine, l’équipage. Malvoisin avait attelé les chevaux, le carrosse les mènera vers une hostellerie aux portes de la ville. Ce qui restait de fourrages, de pailles, et d’eau restera à bord, un paysan en sera gratifié. Seul l’avoine avait été mise avec les malles sur la plage arrière du carrosse. Malvoisin vit passer un tombereau à vide et moins d’une heure plus tard il était chargé de cette paille et foin et même le fumier, les barriques d’eau étant restées à bord elles serviront à l’équipage.

Photo de: Wolfgang Beyer

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