samedi 17 mai 2014

Benoît ….(43)


  Le vaporetto dépose nos âmes sur un quai quartier San Marco, cœur agité de la cité. Nous attendons, un peu d’avance sur l’horaire prévu pour prendre possession des murs, une boisson pour faire passer le temps. Nous repartons devant la bâtisse, Mr Roberto Magnoli arrive, il nous salut, faisons les présentations. La clé s’incruste dans le châ de la serrure, geste érotique de la matière, impression lesbienne de la clé phallique visitant l’orifice vaginal formant l’ensemble secret d’une union pour l’ouverture. La porte couine, une odeur de renfermé, d’humidité s’empare de nos sens olfactifs. Nous montons à l’étage, il ouvre celle de l’appartement avec la même lenteur, douceur, sensualité que précédemment. En un peu plus atténué, nous recevons la signature d’un lieu peu habité, Roberto ouvre fenêtres et volets intérieurs, le soleil illumine les lieux ôtant cette mauvaise impression d’inoccupation, la vie semble s’emparer des pièces. Sa chaleur ne s’impose pas toute suite, mais déjà nous la ressentons. Il y a suffisamment de chambres pour nous recevoir individuellement, un grand salon pour la détente, un séjour pour les repas, une grande cuisine où d’ailleurs il est possible d’y prendre ses repas, salle de bains et commodités. Je dépose mon obole à Mr Roberto Magnolia, payement de la location plus une caution. Nous discutons de la ville, Roberto nous indique se qu’il ne faut pas manquer, le jour, la nuit et si l’on est curieux s’incruster dans son monde obscure ! Se munir d’un plan de la ville, le meilleur moyen de s’y déplacer reste la marche à pied. Après ce long entretien, Roberto va nous quitter mais avant le partage d’un bon café dans un bar proche de la demeure, il prend congé et viendra pour notre départ. Venise est à nous !

Enfin c’est une manière de parler. Pour ce premier après-midi le quartier San Marco, traditionnel visite touristique et l’immanquable balade en Gondole. Benoît et moi en ferons d’autres en amoureux. Une forme de voyage de noce, bien que cela ne soit pas encore d’actualité en notre beau pays de France. Seul un courage politique pourra modifier cette anomalie républicaine.
Le cliché est en route, le gondolier pousse la romance, chacun se regarde, n’osant rire de l’effet particulier que nous procure la mélodie accompagnant la promenade. La jeunesse est insolente ne dit-on pas ? Pour le premier soir un passage par un restaurant est une obligation, nous n’avons pas rempli le frigo ! Avec la nuit venue, sans Marco retrouvera nos pas, nos regards. Pas question pour ce premier soir de nous égarer dans un cube à déhancher nos corps.



a suivre

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