mardi 20 mai 2014

Benoît … (46)


L’appel de l’amour, du sexe, du désir, un sentiment de bonheur rayonnant comme une auréole autour de nous, halo de la jouissance du 18ème siècle, de la notre qui en est que plus exaltante. Au milieu de la nuit nous retrouvons nos murs. Jérôme nous y rejoint seul.
– Hé ! Avez-vous passé une belle journée comme nous ? Bien glissé au fil de l’eau vôtre amour ? Hum, à voir vos mines réjouis, j’en sais la réponse.
– Comme tu le dis, elle a été magnifique et nous avons pu honoré la mémoire de nos anciens comme il se doit. Mais, tu as mangé Franck, tu l’as vendu peut-être contre une gondole ou bien l’as-tu jeté par-dessus bord ?
– Non ! Il m’a déserté avant le retour, en partance à la recherche d’une âme en mal d’amour.
­ Tu n’aurais pas du le laisser filer, on ne sait jamais sur quoi, qui, on tombe dans ces bas fonds. Dit Benoît
– J’ai essayé, mais le ton montait et j’ai voulu éviter l’irréparable entre nous.
– Espérons que l’irréparable n’ai pas lieu dis-je.
– Hum ! Cela confirme mon impression sur lui dit Benoît.
– Ah ! Le con, on part à sa recherche je renchéri.
C’était plus fort que moi, j’étais entré dans une grosse colère, je devenais nerveux.
– Inutile, c’est partir à la chasse au Dahu ou chercher une aiguille dans une botte de foin, reprit Jérôme.
– Oui, c’est sur, mais cela vaut le coup quand même, on a plus de chance de trouver une aiguille qu’un Dahu ! Je reprenais la main.
Muni de plans de la ville, de lampes de poche, nous partons Pédibus Jambus vers le lieu de la séparation en tentant de suivre un itinéraire possible de Franck. La nuit s’avance dans ce dédale de rue plus ou moins bien éclairée. Deux heures que nous errons dans divers lieux de cette ville, rien pas l’ombre d’une silhouette de notre ami, il y en a, celles qui nous renseignent sur l’état du mélange des corps, mais rien sur Franck… Hommes avec des filles, des mecs plus jeunes ou mures c’est selon son désir, ses envies. Une ruelle plus sombre, des bâtisses lugubres, peu de monde exception faite de quelques mâles à l’allure crasseuse et débraillée, des mecs en quête de sexe sauvage, barebacking, à l’emporte pièce, du vite fait sans plaisir, juste une satisfaction hygiénique du bas ventre et encore, du sexe, du sexe et encore du sexe, nous versons dans une certaine angoisse, une encoignure de porte nous laisse voir un couple de mâles ce besogner sans se préoccuper de qui passe près d’eux. 

 

A suivre

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