jeudi 22 mai 2014

Benoît…(48)




  Loin de nous une quelconque remontrance à son égard, nous l’aidons à remettre ses effets, soutenons dans sa détresse, bien sure il avait cherché une aventure, peut-être même l’aurait-il aimé comme ce jeune garçon croisé plus tôt, mais là ce n’en est plus l’esprit. Déjà que cet amour à la sauvette est n’est pas reluisant, mais parfois on y prend son pied, non cette rencontre est de l’ordre de la barbarie. Franck souffre au niveau de la poitrine, il remet ses vêtements, il est défiguré. Nous le soutenons physiquement et transportons dans un hôpital. Drôle de nuit, mais il était bon que nous soyons là à ses cotés, outre son corps, son âme était aussi en douleur. L’accueil de l’hôpital est des plus courtois et la prise en charge de Franck viendra après une attente d’à peine une demi heure. Auscultation, radio, il est hospitalisé pour quelques jours, deux cotes de cassées, heureusement pas de perforation des poumons. Il nous fallait déposer la chose auprès du service médical, sans rentrer dans des détails inutiles, mais qui sont compris par l’infirmière présente, elle nous dit que notre ami devra faire un dépistage du V.I.H, c’était un impératif. Son collègue interne nous explique qu’il ne se passe pas une nuit sans qu’ils reçoivent des cas comme celui-ci, et parfois le patient est encore plus amoché, il y eu des cas de décès. A les entendre, il semble que les autorités ne montre pas d’empressement à résoudre ce problème, cela casse du Pédé et dans ce monde hétéro, macho ce n’est pas grave ! C’est le sous-entendu qu’ils nous laissent passer. Un quidam, ayant perçu la détresse de Franck, appela la police qui arriva à l’hôpital comme les tuniques bleues après la bataille, un d’eux prit notre déposition et auditionna l’interne. Les propos échangé, la vision d’un sas hermétique sur le visage du policier eu pour effet de mettre Benoît hors de lui, la non assistance à personne en danger, l’homophobie ambiante le poussait à prendre à partie le policier, Jérôme eu la bonne idée de le détourner en le prenant par le bras et de l’entrainer dans la chambre où Franck est installé. Faut dire que les autorités ce targuent de dire qu’il n’y a pas de lieux dédié à l’homosexualité et en nient une quelconque existence à Venise. Je les suivais, laissant policiers et internes en discussions.
Franck dormait, il en avait un sacré besoin, nous aussi d’ailleurs, nous restons jusqu’à son réveil, prenant des quarts sur le fauteuil mis à disposition pour les visiteurs.

 La tête fatiguée, nous assistons à sa résurrection ! Une fois de plus nous ne lui prodiguons aucun reproche, même si Benoît qui avait été comme un taureau dans une arène, il ne montrait pas de rancune à son égard. Le médecin passa, et dans le couloir, il nous expliqua que pour le test il fallait attendre une quinzaine de jours avant de l’effectuer, ce que nous n’ignorons pas, mais que c’est long quinze jours dans cette incertitude. Mais encore il faut en faire un autre au bout de trois mois pour confirmer l’état viral présent ou pas. J’avais vu juste…. L’Italie ne réussie pas à sa lignée.
A suivre

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