vendredi 23 mai 2014

Benoît…(49)


Franck, tout comme chacun de nous, avait contracté une assurance d’assistance à l’étranger, prise en charge pour hospitalisation, rapatriement, etc. Il nous demande de lui apporter les papiers afin de prendre contact avec elle. Après être rassuré, enfin presque, nous décidons de reposer notre fatigue à l’appartement.
Benoît s’occupa de ses affaires. Le repos était nécessaire, aussi c’est en deuxième partie de l’après midi qu’il alla à l’hôpital lui rendre visite et porter ses papiers. Jérôme et moi les rejoindrons plus tard en fin de journée. Notre ami avait ls traits tirés par la douleur, heureusement qu’il n’y eu pas d’autres dégâts hormis la sensibilité de son intimité, cette dernière commençait à se résorber, faut dire à ses explications, un peu honteuses, que les gars ne l’ont pas ménagé.
Comme les autorités de sécurité, la municipalité ne reconnaît pas officiellement l’existence de lieux homosexuels, il va être difficile de porter plainte pour son viol. Son psychisme  est tout aussi atteint que son corps, nous sentons un replit sur lui-même, il devient de plus en plus prostré, notre présence le réconforte, il fait bonne mine, mais son âme est malade, la résilience sera longue. Nous avons de la compassion pour lui y compris Benoît, qui pourtant il lui en veut. Le chouchouter du mieux qu’il peut pour le sortir de ce marasme.
Benoît avait contacté l’assurance et organisé le rapatriement, la société le prendra en charge dans quarante huit heures.
Nous l’accompagnons à l’aéroport, il semble soulagé de partir, pour nous c’est un autre soulagement qui passe.
– Désolé les mecs, de vous avoir occasionné ce désordre dans une si belle aventure, je souhaite qu’elle continue dans le bleu de l’azur pour vous.
– Ne t’en fais pas. Penses plutôt à te remettre sur de bons rails, lui dit Benoît.
Après des adieux douloureux, nous le voyons disparaître sur un fauteuil roulant poussé par un assistant de l’assurance, il avait du lacrymal qui glissait sur ses joues. Benoît cachait mal son émotion, ce n’est pas qu’il, soit amoureux, mais il n’aime pas perdre un compagnon quelque en soit la condition, je découvrais une autre image de son âme.

Pour nous il était évident qu’il fallait continuer le voyage, ne serais ce que pour lui conter la suite et garder l’esprit de cette quête. Les deux jours qui suivirent son départ, l’entrain du début avait place à une certaine morosité. Franck nous fera parvenir des textos rassurant. Venise laissera un goût amer à ce séjour. Il fallait nettoyer le grain de sable qui c’était immiscé dans le rouage de ce grand tour bis. Nous disons adieux à Venise, la route de la dernière étape du périple vers Vienne s’annonce.

A suivre

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