vendredi 2 mai 2014

Benoît…(35)


 Nous pouvons quitter Naples, l’autoroute nous remonte vers Florence, passage obligé pour découvrir son passé, celui aussi dont nous descendons, respirer la gloire, la déchéance des Médicis, la morale de Savonarole, sa chair qui brûle sur la place De la Seigneurie où une année plutôt il édifia Le Bûcher des Vanités. Florence expose le meilleur, le plus beau et le pire de la renaissance, conflit entre le savoir et son ombre, la beauté et l’horreur, ville de contraste d’un temps lointain où la mémoire œuvre sur les arts de Michel Ange et autres artistes de cette époque. Laurent le Magnifique illumine la ville, nous étale tout son éclat, mais ce n’était pas un saint… Mon être est bouleversé par la spirale qui l’englouti, broyé par ses murs imposants, je suis comme les grains de céréale passant sous la meule d’un moulin à farine. La Toscane laisse une beauté particulière dans mon regard. Je l’aime, j’aime son passé Etrusque, romaine, la Renaissance, je m’agrippe aux bras, aux hanches de Benoît afin de ne pas sombrer dans cet entonnoir qui m’aspire comme un trou noir de l’univers. Je me secoue pour oublier la sensation qui coule en moi. Nous restons quelques jours. Un soir, le dernier, par je ne sais quelle magie nous sommes enfermé dans un square. Square n’est pas le mot exacte, plutôt un parc du style de celui des Buttes Chaumont ou du parc Montsouris à Paris. Heureusement le fond de l’air est très doux et nous invite à serrer nos corps l’un contre l’autre, un lieu étrange pour épancher notre amour. Nous dormons sur un banc, l’amour nous ayant apporté le repos.
 La nuit est bien installé quand nous sommes secoué par une bourrasque venteuse, c’est des gardes du parc qui font la ronde et nous réveil, ils nous accompagnerons vers une sortie qui nous rapprochera du lieu où est installé la tente. De retour sous cet abri, nous prolongeons la nuit, c’est que la route nous attend pour Rome, suivra Venise, mais avant une étape à Vérone.

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 Ce doit être l’atmosphère du pays qui joue avec nous, avec notre esprit. Benoît m’apostrophe durant le voyage, pas seulement ma modeste personne, il s’adresse à nous tous, il ne s’oublie pas non plus dans la conversation !

­ Ah ! Virgile et son Énéide, le maillon manquant de l’Iliade, de l’Odyssée, l’autre suite de l’histoire de Troie, celle où le fils de Vénus s’échappe de la ville dévastée par les Grecs. Comme Ulysse il prend la mer avec ses compagnons et s’en retourne vers les terres de sa lointaine lignée… Enfin croyons nous à cette version de l’histoire. Virgile glorifie Rome, expose son prestige, un poème à la gloire de la cité des Césars. La conquête, plutôt la reconquête, le jeu des alliances de tribus se fédérant pour combattre les unes contre les autres. Enée arrivera à ses fins et installera les fondations  de l’histoire Romaine, avec sa descendance Remus et Romulus dont une louve assura la survie, la lutte fratricide et la construction de Rome qui dominera le monde méditerranéen, l’Europe et même ses troupes passerons le chenal pour s’installer en terre celte de Grande Bretagne, le plus grand Empire de l’époque et surtout dans sa durée. C’est cela que chante le poème de Virgile dans son odyssée d’ Enée fils de Vénus. César prétend en être le descendant, la boucle est bouclée. La puissance de Rome éclabousse la monde de sa force, non seulement militaire, mais aussi culturelle, quelle exporte sans l’imposer, ainsi des Dieux Gaulois prennent ils l’allures de ceux de Rome tout en gardant leur patronyme, c’est une nouveauté car les gaulois n’élevaient pas de statue, de temple à la gloire de leurs Dieux…

A suivre

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