mardi 27 mai 2014

Benoît… (51)


Chapitre V
« La vie, est un fil sur lequel nous sommes des funambules»

Covix-lyon

 A notre retour, la première chose que nous faisons après une nuit de repos, rendre visite à Franck Meunier. Ses parents nous accueillent un peu fraichement. Dans le salon il nous raconte son lent rétablissement, la douleur des côtes qui s’estompe. Nous aussi contons quelques péripéties qu’il a déjà lues sur le net. Un long silence passe, il nous parle des résultats du premier test. A voir ses yeux, la mine des parents, nous comprenons d ‘avance les propos qui confirment qu’il est porteur de cette saloperie ! Une chape de plomb tombe sur nous.
 Benoît rompit cette pesanteur en le conseillant de bien suivre le traitement, que maintenant on pouvait vivre avec ce virus, mais qu’il fallait être prudent. Il était clément, rassurant auprès de Franck.

  Il est de tradition, bien que les machines à vendanger remplacent aisément les bras des Hommes, bons nombres d’étudiants s’inscrivent à ce travail saisonnier. Benoît ne manque pas à ce job. Un vigneron, producteur, récoltant dans le beaujolais fait parti de ses connaissances, il l’embauche chaque année et aujourd’hui il est à la recherche de bras, certes l’agence nationale pour l’emploi ouvre un bureau temporaire pour cela, mon amant lui parle de nous et surtout de Franck, c’est un marché conclu. Nous ferons les vendanges et Franck changera un peu d’air, d’ambiance, il ne faut pas que ce job l’affaiblisse, un emploi approprié lui sera offert.
  Nous avons quitté l’autoroute à Belleville, suivons des départementales qui nous dirigent vers l’exploitation viticole. Nous sommes au cœur de crus dont la renommée n’est plus à faire, Moulin à Vent, Morgon, Fleurie et d’autres encore aussi prestigieux, rien à voir avec le goût de banane. Benoît conduit la Renault qu’il a loué auprès des parents de Malvoisin. Deux, trois nids de poules me rendent euphorique.
– Dis donc Hubert, dit Franck, cela te fais un drôle d’effet ces nids de poule ?
– Je pense à Bukowski, à son  œuvre et la narration de son héro conduisant une auto dans un état second, des problèmes, entres autres, de phare la nuit tombée, pour les allumer il s’aide des nids de poule, c’est dans… ah ! Factotum, j'aime son écriture, sa poésie urbaine, il appel un chat un chat, aujourd’hui on dirait que ce n’est pas correcte, du porno parfois. Erreur, c’est la vie dans toute sa splendeur, l’Amérique des années 40 à 70, je te conseil de le lire si ce n’est fait.
– J’ai entendu parlé de lui, mais bon je ne connais pas une seule de ses lignes.
– Ben, ne rate pas cela, tu le regretterais, renchérit Benoît. Un portrait de l’oncle Sam loin des images léchées de revues au papier glacée, des clichés hollywoodien, ou encore de reportage télé qui ne montre que le beau, encore faut-il savoir ce qu’est le beau, je crois que la vie sous son angle populaire, moins dorée, est plus poétique que celle des feuilletons à l’eau de rose qui nous sont jetés en pâture.
– Vous m’avez convaincu, je vais m’atteler à sa découverte.
– Bonne idée, reprit Jérôme, la vie, le sexe, la mort, l’alcool, dévore le, c’est inoubliable.

– Bon, nous arrivons.
 


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