Benoît doit nous conduire chez ses parents afin de faire les présentations. Une certaine angoisse vivait en mon fond intérieur en sachant le peu d’enthousiasme de son père à l’égard de son fils, je craignais aussi une voltige de bois vert sur lui et des propos accusateurs de détournements pour ma part.
Benoît avait invité sa fratrie avant la rencontre familiale, sa mère avait accompagné le frère et la sœur le vendredi soir pour le week-end et le dimanche soir elle est venue les récupérer, c’est ainsi que j’ai fait connaissance d’une partie de la famille. Pour la jeune fratrie, pas besoin de la charmer. Son frère et sa sœur trouvent cela cool et nous soutiennent, la mère, plus réservé sans doute, n’en était pas moins fière, là aussi je gardais le naturel, pas besoin de jouer les charmeurs de serpent, c’est entendu nous irons passer les trois jours du début novembre en leur compagnie. Benoît tentait de me rassurer au sujet de son père.
Nous sommes sur la route, je conduis la Facel-Végas et je suis un peu tendu, Benoît raconte des cafougnettes qui me débrident un peu.
L’accueil venant de la fratrie est des plus chaleureux, celui de sa mère est plus courtois, je redoute le paternel qui me serra la main mais au geste un peu froid. Si je restais sur mes gardes, je me détendais légèrement. Le père invita Benoît à une mise au point dans son bureau ! Aie !.. Sa mère, le frère et la sœur m’entrainèrent dans le tour du propriétaire, balade et le reste durant la bonne heure de l’entretien entre le père et le fils.
Alors que je donnais un coup de main à rentrer les plantes craignant le froid, le gel de l’hiver qui s’annonce, même si il fait encore beau et chaud en l’été de la Saint-Martin. Le jardin d’hiver les accueilleras et protègeras jusqu’à la belle saison prochaine. Benoît et son père nous rejoignirent, la mine plutôt réjouie de Benoît me rassura sur la conclusion de ce tête à tête.
Nous passons à table, madame Amélie Chaudeur avait préparé un bourguignon en plat principal, son père, le roi de la soupe me confiait Benoît à longueur de journée, nous avais confectionné un velouté de champignons. S’en suivit un plat de crudité et un de charcuterie maison, après le bourguignon, la salade, des fromages et une tarte Tatin, je n’oublis pas l’apéro, et le café avec son pousse pour digérer, le vin aussi fût à l’honneur.
Au moment de café avec son pousse, le père de Benoît se leva le verre à cognac en main…
– Je lève ce nectar que la nature sut nous offrir à la santé de nos amoureux, je souhaite qu’il fasse un couple heureux dans la vie qu’elle peut leur apporter…
C’est alors que je me levais et répondis à mon tour.
– Je remercie monsieur Chaudeur…
– Edmond… me reprit son père…
– Je remercie Edmond, Amélie, je vous remercie tous ici réunis de m’avoir accueillit parmi vous, j’aime Benoît et chaque jour, chaque minute à venir je lui donnerai toute ma tendresse et la force de l’amour qu’il mérite et que mon cœur le rende heureux.
– Je lève mon verre à père, ma mère, Pierre et Françoise pour ce jour mémorable, je le lève aussi à ma moitié avec laquelle, j’en suis sur, nous bâtirons un foyer digne de ce nom..
- A votre amour, reprirent en chœur Françoise et Pierre.
Le week-end suivant nous étions au château chez mes parents à sceller là aussi notre vie. Nous avons invité nos familles réciproques à passer Noël avec nous, l’occasion de les réunir autour de cette fête particulière. La bascule de l’année sera consacrée aux amis.